DELA affirme qu’anticiper apporte la sérénité, mais est-ce vraiment le cas ? Nous en avons parlé avec la philosophe Katrien Schaubroeck, qui se penche au quotidien sur ces questions. Découvrons, avec elle, comment de petits gestes réfléchis peuvent offrir dès aujourd’hui un point d’appui pour demain : une playlist, une lettre manuscrite, quelques photos ou un petit tableau représentant votre endroit préféré. Anticiper devient ainsi un geste d’amour : vous laissez quelque chose de vous-même et vous soulagez vos proches.
« Une étude récente menée par l’université de Dundee (Écosse) montre que le deuil se vit plus sereinement lorsque les proches connaissent les volontés funéraires du défunt et peuvent les respecter », explique Katrien. « Un tel échange, qu’il porte sur des musiques préférées, des souvenirs ou des aspects pratiques, apporte la sérénité à chacun. Même si l’on n’a pas de souhaits particuliers, le dire permet déjà de rassurer. »
Des rituels qui donnent d’ores et déjà du sens
Un adieu gagne en profondeur grâce aux rituels, petits ou grands, personnels ou partagés. Et ces rituels peuvent commencer dès aujourd’hui.
« Les rituels s’inscrivent parfaitement dans la quête de chacun pour continuer à vivre, d’une autre manière, même après son départ. En inscrivant votre adieu dans un cadre plus grand, qui perdure, vous le rendez aussi plus supportable. Vous pouvez, par exemple, planter un arbre ensemble, qui deviendra plus tard un lieu de mémoire, écouter une chanson chère au défunt ou vous écrire mutuellement une lettre. Ces gestes offrent du réconfort, aujourd’hui comme demain », explique Katrien. « Ce qui compte, c’est qu’ils aient du sens pour vous et pour ceux qui restent. Un rituel vide d’émotion ne fonctionne pas. Il est donc utile d’en parler ou de coucher vos volontés sur papier. Qui recevra, par exemple, ce petit tableau qui représente votre endroit préféré et que vous adorez ? »
« Anticiper, ce n’est pas penser à la mort, mais à la vie. »
Parler de la mortalité, même avec les enfants
Anticiper peut se faire avec légèreté et simplicité. « Il ne s’agit pas de penser sans cesse à la mort », explique Katrien, « mais simplement d’oser en parler. Moi aussi, j’aborde le sujet avec mes enfants de sept et dix ans. Parfois sur un ton ludique : “Vous préféreriez que je sois dans une petite urne sur la cheminée ou plutôt dans un bijou ?” Ces conversations normalisent la notion de mortalité. Et c’est sain. »
Parler rend l’avenir plus léger et le présent plus clair
« Ce qui compte vraiment, » insiste Katrien, « c’est de communiquer à temps vos volontés. Dans une conversation, une lettre ou un document que vous partagez avec les personnes concernées. Un décès entraîne une charge émotionnelle et organisationnelle énorme pour les proches. Il ne faut pas la sous-estimer. En y réfléchissant aujourd’hui, vous leur offrez un point d’appui pour demain. Et vous vous rendez souvent compte que cette démarche éclaire aussi vos choix présents. Qu’ai-je envie de célébrer ? Que voudrais-je transmettre ? Avec qui ai-je envie de passer du temps aujourd’hui ? »
« Vous ne devez pas tout planifier. Une bonne conversation peut suffire. »Vivre en conscience, en intégrant la fin
Parler de ses dernières volontés, c’est avant tout réfléchir à la vie que l’on mène aujourd’hui.
« Non, il n’est pas nécessaire de tout planifier dans les moindres détails », explique Katrien. « Ce qui compte avant tout, c’est l’ouverture. Elle apaise les peurs, renforce les liens et donne une direction. Des personnes resteront pour se souvenir de vous et vous pouvez les y aider. Mais ce cheminement vous aide aussi à vous concentrer sur ce qui compte vraiment. »
Plus que pratique : une œuvre d’amour
« Anticiper, c’est bien plus qu’une simple préparation pratique », conclut Katrien. « C’est dialoguer, donner forme à des rituels, préserver les souvenirs et vivre en conscience. C’est précisément parce que notre vie a une fin qu’elle prend toute sa valeur. Pour soi et par amour pour ceux qui restent. N’en ayez pas peur. »
Y avez-vous pensé ?

1. Ne remettez pas à demain les mots d’amour d’aujourd’hui. Vous ne savez pas par où commencer ? Nous vous aidons à vous lancer grâce à un plan par étapes.
2. Déterminez vous-même vos adieux. Consignez ici vos dernières volontés.
3. À quoi devez-vous vous attendre pendant et après les funérailles ? Décrouvrez comment DELA peut vous soulager.