Il a inscrit le but qui a offert la Coupe d’Europe au KV Malines. Aujourd’hui, il prend place dans un bureau de DELA pour parler d’un sujet tout différent : son départ. À 69 ans, Piet den Boer est venu consigner ses dernières volontés. Non parce qu’il craint la mort, mais parce qu’il souhaite créer de la paix — pour lui, et pour sa famille.
« C’est un peu étrange, non ? » « Parler de son propre adieu, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours », sourit Piet en s’installant. « Mais je suis réaliste. On vit au jour le jour, et tout peut s’arrêter d’un moment à l’autre. Je l’ai vu de près. »

Une démarche réfléchie
L’ancien attaquant du KV Malines, devenu private banker, a rencontré DELA via Foundation Mechelen vzw, dont il est président.
« Avec notre organisation, nous soutenons diverses bonnes causes. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Natascha, conseillère funéraire chez DELA. Nos échanges ont été très naturels, et l’idée de fixer mes dernières volontés est venue tout simplement. Pas par inquiétude, mais par conscience. »
Cette prise de conscience n’est pas anodine. Ces dernières années, Piet a perdu plusieurs amis.
« Tous des ‘jeunes’ : 55, 57, 58… Et puis, l’an passé, j’ai moi-même passé trois semaines à l’hôpital, branché à des machines. Ça marque. On réalise à quel point la vie tient à un fil. Cela m’a poussé à m’arrêter un instant. »
« Parler de l’adieu, c’est finalement parler de la vie. »Apaisement pour soi… et pour ceux qu’on aime
Il insiste : ce n’est pas la peur qui l’a motivé. « Je n’ai pas peur de la mort. Elle fait partie de la vie. Mais savoir que j’ai réfléchi à ce que je veux, comment cela peut se passer, m’apaise. Et cela apaise aussi ma famille. Ils sauront : voilà comment il le voyait, voilà ce qu’il souhaitait. Et c’est bien. » Il rit doucement. « J’espère, évidemment, qu’ils ne devront rien en faire avant une quarantaine d’années. Mais c’est agréable d’avoir mis cela en ordre. Cela apporte une vraie sérénité. »
Parler de la fin, c’est aussi parler de la vie
Piet aborde le sujet avec humour et simplicité. « Les gens repoussent volontiers ces discussions. Je l’ai vu dans le milieu bancaire : personne n’aime parler de la mort. Pourtant, elle occupe une grande place dans la vie. En parler peut même libérer. » Il évoque une émission télévisée consacrée à l’artiste néerlandais Gerard Cox.
« Dans ‘Het laatste woord’, des personnalités parlent ouvertement de leur vie. Les épisodes ne sont diffusés qu’après leur décès. Gerard Cox y évoquait ses dernières volontés avec une telle sérénité. Cela m’a touché. Je me suis dit : en Belgique, on pourrait le faire plus souvent, ouvertement, sans dramatiser. »

Une crémation et une touche de musique
Ses choix sont désormais clairs. « Je choisis la crémation », dit-il avec conviction. « C’est apaisant, sobre. Et il peut y avoir un peu de musique. J’aime beaucoup une chanson de Robert Long sur l’adieu. Il y remercie tout le monde, il célèbre la vie. C’est ce que je souhaite : que les gens sourient un instant, que ce ne soit pas trop lourd. Et ma famille reste libre, bien sûr. Rien ne doit être grandiose. »
« C’est apaisant d’avoir mis mes souhaits en ordre. Cela me procure une vraie tranquillité d’esprit. »Ce qu’il conseillerait aux autres
« Je ne forcerais jamais personne à fixer ses dernières volontés », dit-il calmement. « Mais y réfléchir… en parler… À un certain moment de la vie, cela peut être précieux. On offre un peu de sérénité à soi-même, et à ceux qui comptent pour nous. »
Après un silence, il ajoute : « J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. Le football, ma famille, la possibilité d’aider les autres… Et chaque jour, j’essaie de profiter. Nous sommes tous de petites fourmis dans une grande fourmilière, mais si on s’aide un peu, cette fourmilière devient tellement plus belle. »
Son sourire s’élargit. « Tant que la santé est là, j’espère encore marcher longtemps sur cette terre. Vivez, profitez et pensez parfois à demain. Cela rend le présent encore plus précieux. »
Regardez et écoutez pourquoi Piet choisit de consigner ses dernières volontés.
Et vous ? Envie d’en parler ?
Réfléchir à son adieu n’a rien de sombre. Au contraire : c’est une façon de valoriser sa vie, de trouver la paix et de laisser quelque chose de précieux à ceux que nous aimons.
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