Témoins

Souvent, un objet qui a appartenu à un proche continue de nous rattacher à lui. C’est comme si la personne était toujours là, à nos côtés. Un cahier de recettes écrites à la main, un dessin… Ces objets nous aident à aller de l’avant, parce que la vie continue. Cette rubrique donne la parole à des lecteurs qui témoignent du sens que revêtent de tels objets pour eux.

« Une chevalière qui me lie à mon grand-père et à mon enfance »

Un simple objet permet parfois de se remémorer son enfance et des moments de partage avec ses grands-parents. Pour Olivier, un Bruxellois de 39 ans, c’est la chevalière héritée de son grand-père maternel qui lui rappelle sa présence et sa prestance.  

« Je la porte aujourd’hui de temps en temps, mais cette chevalière, je l’ai vue au doigt de Bompa toute mon enfance. Le simple fait de la voir me remémore beaucoup de souvenirs : des vacances à la Côte au Coq aux repas de famille tous les mercredis midi en passant par les brocantes à Woluwe. Un grand-père qui faisait figure d’exemple, de personne de référence et de rôle modèle. Cette belle chevalière était même une partie de lui… Il l’avait toujours sur lui, tu le reconnaissais à ça même. Je le revois encore avec son débardeur Lacoste, ses lunettes en écailles et la bague au doigt, se promenant à la mer ou lisant son journal Le Soir tous les matins… ».

Un symbole familial

« Cette bague m’a été donnée en héritage par ma tante lorsqu’elle a géré et distribué les dernières affaires aux petits-enfants. Chacun a reçu quelque chose, ma sœur a reçu un piano par exemple, des cousins et cousines des pièces de cuisine, j’ai d’ailleurs gardé une tasse aussi. Ce sont des objets qui unissaient la famille autour d’eux lors des dîners dans sa maison, où on se retrouvait aussi pour Noël et pour Pâques. Mais ce qui m’a particulièrement touché, c’est d’avoir reçu cette chevalière. Cela a été laissé à son libre jugement. Cela m’a touché qu’elle ait eue cette attention, elle a dit qu’elle voulait me la donner et que je l’aie sur moi comme elle l’avait toujours sur elle. C’était un de ses symboles ». 

« Je pense à lui quand je porte la bague. Et je me dis qu’il est toujours avec moi, à mes côtés »

Un fort lien, qui sera aussi transmis plus tard

« Un lien très fort, d’autant que j’avais perdu ma maman un an avant le décès de mon grand-père, son papa donc. C’est ce qui m’a donné envie de la garder. Avec l’âge, il y a cette nostalgie d’aller chez son Bompa pendant les vacances. Quand on est petit, ça nous saoule, et quand on grandit, on se rend compte qu’on ne retrouvera jamais cette époque. Mettre la chevalière au doigt me rappelle aussi sa présence, dans tous les sens du terme. Quand j’ai les yeux dessus, je pense à lui. Et quand il se passe quelque chose parfois, je me dis que ce n’est pas une coïncidence, que c’est lui qui est à mes côtés, pour toujours. Et j’aimerais d’ailleurs que cette bague reste dans notre famille, je la léguerai aux enfants que je n’ai pas encore ou à un de mes neveux. Je veux aussi la transmettre à mon tour et qu’elle continue à rester un symbole de notre famille ».

Appel

Quel objet vous donne de la force ?

Dans le prochain numéro, nous aimerions savoir quel objet vous appréciez le plus et pourquoi. Envoyez-nous votre histoire et, ensemble, nous en ferons un beau récit.